Lors du Conseil d’administration d’une société anonyme (SA), les administrateurs votent à l’unanimité la réunion des fonctions de président et de directeur général entre les mains du président du Conseil d’administration.

Soutenant que la cessation de ses fonctions procédait d’une révocation sans juste motif, le directeur général assigne alors la société en paiement de dommages et intérêts. En vain.

Saisie du litige, la Cour de cassation juge que la décision du Conseil d’administration d’une société anonyme de confier à son président la direction générale de la société, qui a pour effet de mettre fin aux fonctions jusqu’alors exercées par le directeur général, ne constitue pas une révocation de ce dernier, sauf à ce que celui-ci démontre que cette décision a été prise dans le but de l’évincer de son mandat social.

Or, en l’espèce, force est de constater que le directeur général n’a pas été révoqué de son mandat pour être remplacé par un nouveau directeur général, mais que son mandat dissocié de directeur général, qui n’existait que du fait de la gouvernance dualiste votée précédemment par les administrateurs, a été supprimé. Dès lors, son action ne saurait aboutir.

Cour de cassation, chambre commerciale, 4 avril 2024, pourvoi n° 22-19.991